Honoré du titre de " Père du peuple " par ses sujets, hissé par les hommes des Lumières sur le même piédestal qu'Henri IV, Louis XII perdra tout son prestige au XIXe siècle sous la plume méprisante de Michelet, et son souvenir ne s'en relèvera pas; la mémoire collective et les historiens finiront même presque par l'oublier, en dépit de la durée relativement longue de son règne (1498-1515). Sait-on aujourd'hui qu'avant de subir des défaites en Italie - on ne retient qu'elles -, Louis XII fut considéré par les rois d'Europe comme le plus puissant d'entre eux ; qu'excepté Napoléon jamais souverain français n'a contrôlé, brièvement, certes, autant de territoires que lui ? Sait-on aussi qu'une exceptionnelle période de stabilité politique, de modération fiscale, d'efficacité administrative, d'expansion économique, d'ouverture résolue aux courants intellectuels et artistiques les plus novateurs ont permis au royaume et à ses habitants d'entrer de plain-pied dans ce que l'on nomme la " Renaissance "?