Levé plus tôt que les derniers jours, bien éveillé, mâchant les réminiscences de mes cauchemars. Pourtant, l’humeur tourne joyeusement quand je me lève. Je ne regarde plus à l’ouest, j’oublie les déceptions, les regrets. Incompréhensibles mystères thymiques. Peut-être l’effet de l’amitié hier au soir, puisque N m’a invité à assister à une pièce à la Comédie de C, aussi inconsistante que l’attachement grandit pour lui et A. Je bois un café, me redécouvre social, à envoyer quelques messages, alors que je jurais ne plus vouloir voir personne il y a trois jours. Avant de descendre au sous-sol toutefois, mon dos se tord dans un simple éternuement. Il en gardera l’endolorissement jusqu’à KB, où je claudiquerai comme un vieillard sur les pavés, dans la foule de touristes. Je ressortirai du cabinet sans presqu’aucune douleur, la sensibilité légère peut-être, que suit l’apaisement d’une contracture. J’en suis surpris tout autant. J’avais envoyé mes colis au matin, reste mon devoir de saisie et je n’insisterai pas pour une seconde fournée plus tard. En fin d’après-midi, j’envoie encore quelques messages, poursuis ma recherche d’un exemplaire acceptable de Bilbo le Hobbit pour PT. J’adresse un signe d’amitié à PB, l’ami d’enfance, dont je n’ai pas de nouvelles depuis plusieurs mois. J’appelle S, échange des messages avec C. Toute une société s’occupe donc de ma journée.
Dans la soirée, je me penche sur Opium, journal d’une désintoxication de Jean Cocteau. J’aimerais l’offrir à S le week-end prochain. Il se trouve en déplacement, mais il le trouvera sur sa table à son retour.