Jeudi 14 mars

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: jeudi, mars 14, 2024 Hit: 55

J’ai peu lu ces trois derniers jours et je ressens le poison de ce manque. 

Au matin, je me promène avec M et édite mes commandes avant de partir pour KB. Je dois passer par une entreprise pharmaceutique pour rencontrer M. B et lui rendre son diable, qu’il a égaré au salon de C. Je rentre rapidement ensuite pour être à la poste avant la levée. Un client m’a demandé d’envoyer expressément sa commande pour un anniversaire. Le temps est superbe, le premier véritable jour de printemps. La température est plus douce à l’extérieur que dans la maison. Je repars en balade avec M en passant par les vignes et le château, je redescends par l’abbaye et les remparts. Les cigognes, comme un chant nuptial, claquent du bec. Un voisin est passé les nourrir avec de la viande passée de date de péremption qu’offre un supermarché « parce qu’elles vont bientôt faire leurs petits ». Elles sont toutes proches, mais s’éloignent de leur pas saccadé, sur échasses, quand je m’approche un peu trop près. Au retour, je finis d’empaqueter mes colis. J’ai successivement mon père, ma mère et, plus tard, ma soeur au téléphone. L’ordre des choses, ici aussi, change, ou poursuit son avancée. Chacun prend la place qui lui est dédiée, avec, peut-être plus d’acceptation que par le passé. Mais le mouvement continue, et je ne peux m’empêcher de penser que, pour certains, il s’arrêtera. Je réponds encore à quelques messages, en adresse un de l’autre côté des montagnes, sans réponse pour le moment. S me rendra visite à partir de demain et je n’ai pas avancé dans la saisie de stock.