Quelques colis ce matin, après ma visite hebdomadaire à KB dont je sors meurtri. Après mon passage à la poste, je lis au lit et m’endors. Je rêve de ma cousine AB, dans des lieux de l’enfance. Sur le perron, je lui affirme, les yeux dans les yeux que nous n’avons jamais eu de bonnes relations et j’en ris. Plus tard, dans l’après-midi, j’entreprends le grand tour de R avec M. L’air est très doux. Je me souviens de notre balade la nuit dernière sous un ciel clair et étoilé. A minuit, un merle chantait dans le silence de la petite ville. La nuit semblait la première de l’été, par sa douceur, ses odeurs, mais surtout sa lumière. Je pensais à BG. Le professeur de philosophie est décédé il y a quelques jours. Je l’appréciais bien, mais nous n’étions pas proches. Pourtant, je ne sais pas pourquoi sa mort le symbolise, mais c’est ma jeunesse qui est évacuée avec lui, comme quand JMR, l’autre philosophe, a disparu de mon adolescence. Alors je reviens vers l’ordinateur et travaille jusqu’à maintenant. Je saisis dans le stock des livres d’art, dont un beau petit cartonnage de Pierre Alechinsky, des reproductions miniatures de grandes lithographies. D’autres livres en vrac aussi, littérature, théâtre, sciences humaines.