Jeudi 20 février 2025

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: jeudi, février 20, 2025 Hit: 8

Mon humeur reprend allure. Hier soir, j’étais invité par XH et sa compagne P à passer la soirée chez eux. Franches conversations, qui, par certains côtés m’ont évoqué celles que j’ai pu entretenir avec A et N en début de semaine. Pourtant peu optimistes, ces dernières ont donné des interlocuteurs attentifs, généreux à mes préoccupations, mes angoisses. L’une d’elle a surgi malgré tout en crise, hier soir, rompant mon coeur, déformant mes idées vers de sombres issues. Il se pourrait que cet emballement ait marqué la fin d’une période de grande solitude, close et inerte, non que je serai appelé à rencontrer davantage de personnes, quoiqu’il en sera ainsi, mais que mon humeur, tournée au vinaigre dans les jours précédents, a retrouvé le goût du vin, que l’Autre au loin perçu comme un agresseur a cessé de me hanter. J’ai comme retrouvé mon empathie pour Lui. Avec cette crise, la peur s’est étouffée dans un râle. Pour le moment, certes. J’en parle cet après-midi à KB. La douceur du temps, aussi, le soleil qui perce aujourd’hui, participent de cet état. Le printemps s’annonce en son premier jour. Je trouve même le courage, après mes tâches quotidiennes habituelles de descendre à la cave continuer mes rangements sans fin. Dans la soirée, je vends le livre Dora Bruder, de Patrick Modiano, avec un envoi de l’auteur. Il est des jours où, mystérieusement, le goût des choses reprend de la saveur.