Jeudi 29 février

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: vendredi, mars 1, 2024 Hit: 60

Je suis rentré tard hier soir, après avoir vu à M un film de Jonathan Glazer, La zone d’intérêt, adapté du livre de Martin Amis. Il narre la vie de Rudolf Höss, qui fût le directeur du camp d’Auschwitz, et de sa famille. Des mois que je ne m’étais pas rendu au cinéma. Je pars à KB en milieu de journée, après avoir édité mes commandes, m’être promené avec M. Les commandes ont été nombreuses depuis que j’ai mis en place une promotion sur un site de vente. Je rentre par C et passe à la librairie qui a ouvert il y a deux ans dans mon ancien quartier. La libraire a eu la témérité (l’inconscience ?) d’ouvrir dans ce petit quartier excentré, sur la place St J qui ressemble à une petite place de village, avec son église et ses commerces alentour. Pour l’instant, l’éducation nationale lui a permis une disponibilité, et même si c’est difficile, elle aime le métier. Je repars avec le roman graphique de Pascal Génot et Olivier Thomas, Bourdieu, une enquête algérienne, et une bouteille de vin. Le mari de la libraire est un passionné et il vend ici quelques bouteilles. Je rejoins le centre et retrouve avec plaisir les collègues qui se préparent pour le salon du livre ancien de C. Dernières mises au point avec XL, le président de l’association. L’installation n’a pas été facile, la mairie n’a pas tenu certains de ses engagements, mais les participants sourient, se plaisantent et se montrent ou s’achètent leur belles pièces. Le temps est printanier, le soleil presque chaud. Les jonquilles ont fleuri, les forsythias commencent à jaunir. J’emmène M en balade dans cette douceur, m’attarde, puis prépare mes colis jusque tard, répond à des questions de clients sur des ouvrages. ADC n’aura pas de stand à C cette année, il n’a pas pu faire face aux charges et reprit un emploi. EH m’a dit il y a peu qu’AS, son compagnon est entré à l’hôpital psychiatrique de R, à quelques pas de chez moi, elle cherche un travail et pense que le métier n’est pas taillé pour eux, il y a trop de pression, m’a-t-elle dit.