Je suis parti hier vers B rejoindre ADC, qui m’a vendu son stock. J’ai passé la journée à remplir des cartons et des sacs, à les charger dans le fourgon. Nous avons aussi rempli celui d’ADC, venu me livrer dans la soirée. Il était surpris, atterré même de voir la quantité de livres occupant sous-sol. Au téléphone avec J ensuite, je n’ai pu commencer la besogne d’emballage de colis. Elle se trouvait de nouveau triste et fébrile, mais mieux quand nous avons raccroché au bout de deux heures. Je suis parti me coucher sans demander mon reste.
Réveillé par d’étranges cauchemars pleins de bêtes immondes. Je commence les colis puis pars rapidement pour KB. J’en reviens soulagé, et je repense à ces frères et soeurs qui sont entrés puis ont quitté ma vie. Chaque jeudi, je croise mon ancienne consoeur P, qui n’est plus bouquiniste mais travaille dans une boutique de tourisme. Nous échangeons toujours quelques mots amicaux. Elle partira bientôt en vacances et moi, demain, pour P. J’achève les colis au retour et les dépose à la poste après la levée. Je pars pour K au dépôt y laisser une grande partie du stock d’ADC que la cave ici ne peut accueillir. J m’attend chez elle avec et M me fait grande fête quand j’arrive. Nous parlons un peu, partons faire quelques pas avec M. J se sent mieux aujourd’hui, plus libre. J’ose croire qu’elle puisse se sortir de la situation d’emprise dans laquelle elle se trouve, qu’elle connaisse un bonheur stable. J part pour ses ateliers du soir et moi de mon côté vers R. Elle est une soeur entrée dans ma vie. Dans un moment de confiance, j’envoie un message de l’autre côté des montagnes, demeuré sans réponse jusqu’à présent. Est-ce que moi aussi je vais en sortir ? Mais il ne s’agit pas d’emprise, ou bien celle que j’aurais construire pour rendre acceptable ma vie, sensée - un peu d’amour, à ma façon, en somme. Je rejoins la table de travail. E appelle en soirée.