Lundi 10 juin

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: mardi, juin 11, 2024 Hit: 218
A P la semaine dernière, P m’a proposé de déballer au puces de N dimanche. Je m’y suis donc rendu samedi, accompagné de M, que j’ai laissé M le lendemain chez P, avec une promenade pour elle dans la matinée. J’avais laissé mon stand à BB, un ami brocanteur de P. Le résultat de la journée fut maigre, à peine plus que les frais engagés, mais la soirée qui précédait conviviale, P et M d’humeur joviale et drôle. Le dimanche midi, P, BB, E et moi-même avons déjeuné en terrasse un oeil sur nos stands dans un restaurant libanais, qui offre un tarif spécial aux marchands. BB me cherchait gentiment, E racontait des histoires drôles. Je n’ai pas regretté ma venue, malgré les ventes en berne. M et moi sommes repartis le soir sur des routes très peu chargées. J’ai écouté le résultat des élections et repassé ensuite des morceaux de The National que P et M et moi avions vus en concert mercredi dernier. 
Ce matin, je ne me lève pas tard malgré la fatigue accumulée, achève les colis avant midi, chose plutôt rare pour un lundi. En début d’après-midi, je passe à la poste et file vers le sud chercher un lot de timbres chez RC. Il me confie aussi un livre de Gaffarel édité en 1883 chez Firmin-Didot, L’Algérie, un très beau cartonnage orné. Je dépose M à la maison, repars pour quelques courses puis à C pour une consultation. J’en reviens assez content, sors me promener avec M. Le ciel s’assombrit, mais nous prolongeons malgré tout la balade par le parc à cigognes où je pense apercevoir un cigogneau, dont la tête dépasse du grand nid de brindilles. Il a déjà une belle taille. Je prends aussi une photo de lavande en fleurs et l’envoie de l’autre coté des montagnes. La reprise du travail a été dur pour elle aujourd’hui. Alors que je rentre, une voisine m’interpelle pour me donner quelques livres de poche. Elle est une parente d’un étudiant d’AC de l’autre côté de la Manche. AC avait découvert que cet étudiant passait ses vacances ici-même, à R, au début de l’année universitaire. Tout le monde a ainsi fait connaissance. J’appelle d’ailleurs AC un peu plus tard. Elle se dit fatiguée, préoccupée par son travail. Elle me raconte qu’il y a quelques années, elle avait comme cette semaine suivi un stage en France, au moment où son département était remis en cause au sein de l’université, mais aussi en pleine crise politique anglaise. Les anglais aussi usent de l’expression déjà-vu. Le ciel s’assombrit encore ce soir, mais il ne pleut pas, pas encore. Nous pourrions bien subir ce climat morose tout l’été. Je travaille ensuite jusque tard le soir.