Revenu hier de mon week-end à M. Je ne L’ai pas revue, mais je m’en doutais. Et il semble que cette expérience ait agi sur mes perceptions, mes croyances. Il me vient l’idée que je pourrais y échapper. Je suis arrivé samedi, ai chargé tous les livres de GM dans le fourgon. AC et moi avons eu quelques échanges. Le soir j’ai dîné chez CM avec FB. Tous deux étaient beaux, heureux de se retrouver ensemble. Ils cherchent à faire un enfant. J’ai vécu 12 ans avec la soeur de FB, je l’ai aimée passionnément. Cette histoire n’est qu’un souvenir presque sans affect. Alors pourquoi ne pourrais-je pas guérir aujourd’hui ? Je suis reparti tard chez SS, absent, en déplacement professionnel. J’avais récupéré en début d’après-midi chez MK, qui n’a pas eu de remarques désagréables pour moi, bien au contraire. Pourtant, depuis longtemps elle jalousait ma relation à SS et la jugeait certainement néfaste. J’ai bu encore un peu avant de trouver tardivement le sommeil. SS m’avait indiqué la cachette de la bouteille de Bourbon, comme s’il se doutait qu j’y aurais recours. Dimanche, je suis parti rejoindre PB à Y. Je n’attendais plus de message d’Elle, malgré le signe envoyé vendredi. Avant d’arriver chez PB, j’ai déjeuné dans un fast food, véritable expérience sociologique. Je savais que les commandes ne s’effectuaient plus au comptoir mais sur un automate. Tout le monde là-bas semblait savoir parfaitement comment se comporter et je me trouvais comme perdu, presque honteux, ne connaissant pas les us et coutumes du lieu. PB se remettait d’une opération, une fracture de fatigue au dos. Trois mois qu’il est arrêté de travailler. Son fils M et sa femme C nous ont rejoints. Sympathique rencontre, mais à rouler dans les rues de T où j’habitai à l’adolescence, sous un ciel gris et humide, la ville m’est apparue affreusement triste et laide. J’ai pensé alors avoir échappé à un grand danger en étant contraint de la quitter, en raison du travail de mon père, alors qu’à l’époque, ce fût un crève-coeur. Je suis encore passé voir P à N sur le retour. Nous avons siroté du muscat sec, que je lui avais apporté la semaine précédente, puis il a préparé des pâtes pour dîner. P est un grand ami, le plus proche sans doute. Nous avons bavardé et ri. Il me restait deux heures de route qui m’ont paru éternelles. Je pensais que mon séjour à M me remuerait beaucoup, de passer devant chez Elle sans la revoir. Pas tant que ça finalement, à part les nuits difficiles et sans sommeil depuis trois jours. Je lui ai écrit un message neutre à l’arrivée. Elle m’a répondu dans la soirée. Quand vais-je ne plus attendre ses messages ? J’ai aussi informé AC de mon retour. Je rapporte une trentaine de livres de la Pléiade, quelques livres d’art, de la littérature, de la musique, un peu de philosophie… Comme je m’y attendais, j’ai trouvé le sommeil facilement et dormis lourdement, longtemps. Je me réveille difficilement assez tard. Peu de colis au matin pour un week-end qui précède de peu les fêtes. Je serai à la poste juste avant la levée. J’adresse un colis à la famille, contenant tous mes présents. De retour, je commence le très beau livre de Gabriel Gauthier, Space. J’avais rencontré ce dernier à la librairie de N et A il y a quelques semaines. Je sombre dans le sommeil avant ma soirée de travail. La routine se remet en place, après ses désarmements de fin de semaine. Je saisis des livres, un par un, prend mes photos pour le site internet. Qu’est-ce qu’il pourrait arriver maintenant ?