Je n’entends pas S partir ce matin très tôt dans la nord de la région pour travailler. Il est venu me rendre visite depuis vendredi. ll donne sa vie, dit-il, pour une activité qui ne l’intéresse pas, mais qui l’use aussi physiquement. Son métier le mine tant qu’il se sent la responsabilité d’en changer, et les semaines, les mois passent, ce qui accroit son désarroi. Il m’a préparé un plat iranien, ce qu’on pourrait écrire Khoresh Gheymeh. C’est un ragout d’agneau, aux pois chiches et oignons. Je repense à S assis dans le salon, lisant de droite à gauche un livre en persan qu’on lui a prêté, soupirant par intermittences, sirotant son verre. J’ai beaucoup bu et je suis mal remis du week-end. La maison est vide, d’autant plus que M est repartie dans l’après-midi avec J, en meilleure forme. Je finis d’empaqueter mes colis vers 16h, c’est-à-dire après la levée. Je passe à la poste. Au retour, je tente de lire un peu le livre de Stéphane Beaud acheté la semaine dernière, mais les messages pleuvent et je tente d’organiser la journée de marché du lundi de Pâques. Pas sûr que P et moi y participions. Je saisis ensuite des livres des éditions Galilée confiés par PM, Jacques Derrida encore, mais aussi Philippe Lacoue-Labarthe, Jean-Luc Nancy, Jacques Rancière, Sarah Kofman… Dans la soirée, l’ancienne amie de FB m’envoie quelques messages. Un ami à elle est décédé, il a beaucoup de livres, et d’ailleurs elle en a déjà récupéré une bonne quantité. Je lui demande de m’adresser quelques photos. Ce sera peut-être l’occasion d’aller se balader de l’autre côté des montagnes.