Je ne me résous pas à m’éloigner d’elle. Aujourd’hui encore, je lui propose d’aller la voir le mois prochain. Le problème n’est pourtant pas de l’aimer, mais de n’aimer qu’elle. Ma liberté s’en trouve entamée, sans la possibilité d’embrasser d’autres vies.
Hier, je me trouvais à 7h, place de l’hôtel de ville à R. PM, KZ étaient déjà là et j’arrivais aux talons de XH. La journée s’est bien passée, avec la chance de ne voir tomber la pluie qu’une fois les stands remballés. J’ai vendu le fac-similé, en coffret, du manuscrit de Bâle d’Eloge de la Folie, d’Erasme, un Mon village de Hansi, acheté le matin même à mon ancien collègue MD, maintenant à la retraite. Il m’a d’ailleurs vendu sept exemplaires de Hansi, presque tous originaux, dont l’un, signé par l’artiste. Un client, également, Y, se dit intéressé par le Mazenod sur l’Asie du Sud-Est, mais je ne l’ai pas sur place. Il m’entretient aujourd’hui par téléphone plusieurs minutes sur la Thaïlande et son projet de partir s’installer dans la pays, avec sa femme, qui y réside. Hier à R, j’étais simplement peiné pour XH, découragé et fatigué par ses mois de travaux, à lui et à sa compagne P. J’aimerais l’aider, comme P m’aida en son temps (et m’aide encore), à démarrer mon activité.
Je passe une nuit agitée, mais longue, au sommeil somme toute lourd. Hier soir J et E m’ont déposé M en rentrant de chez leurs parents. Quelle joie de la retrouver ! J’ai quelques colis à emballer au matin et, dans l’après-midi, je m’allongerai avec elle en lisant Hotel Roma de Pierre Adrian. Je rêverai quelques minutes de Cesare Pavese. La promenade sous un temps maussade et pluvieux se termine par une frayeur. M se précipite sous une voiture à remorque, dont elle a horreur. Heureusement, le conducteur qui conduit à basse vitesse s’arrête. J’engueule M, lui tape même le cul à regret, mais elle ne comprend pas le danger, pas plus que mes réprimandes. Je travaille ensuite tard devant l’ordinateur en écoutant une émission de radio sur Alexandre Grothendieck, que m’a conseillée A.
Pas de réponse à ma proposition de l’autre côté des montagnes.