Je me réveille tôt, par habitude des trois derniers jours et probablement parce que j’ai un peu bu hier soir. Je m’en trouve alors tout perturbé, puisque, pour le coup, je ne suis plus habitué. J’ai toutefois profité hier soir d’une longue et plaisante divagation, ressourçante, même si, en pareil cas, il n’en subsiste pas toujours grand-chose. Il me semblait vivre à ma juste place. Le salon de M est terminé. Malgré les quelques doléances, mon agacement qui a suivi les remarques désagréables d’AS, l’événement s’est bien déroulé. J’ai vendu Les chevaliers de la table ronde, cinq volumes illustrés par Jean Gradassi, quelques livres pour enfants à MM. FA, ADC aussi sont passés et nous avons bavardé gentiment. En définitive, il était plutôt pénible d’endosser le rôle de référent. Si je m’y tiens, c’est uniquement par volonté de maintenir vivant ce salon. Je ne trouve aucun plaisir à ce genre de rôle. Je me fous de la reconnaissance et je déteste diriger les autres. Ce salon, malgré nos efforts de publicité, à VLB et à moi, a souffert d’une déficience de fréquentation. Il soufflait comme un vent de fin d’époque, après la mort, il y a trois ans, de JAC, le départ de PC, de CR… On se demande parfois combien de temps l’édifice tiendra encore.
J’édite mes commandes, commence à ranger mon bureau en attendant J, qui doit me déposer M. Elle ne s’arrêtera pas d’ailleurs, partant marcher en montagne avec JM. Je vais marcher sous le soleil avec M, me coltine ensuite la corvée de colis jusqu’en milieu d’après-midi, bien que j’arriverai à temps à la poste, avant la levée. Je ne les avais pas envoyé depuis jeudi. Alors que je m’allonge pour une sieste, N se présente à la porte. En bonne forme, elle entre s’assoir cinq minutes, me raconte les misères de santé de tous. Je me couche, m’endors sans lire une ligne. Au réveil, il fait nuit. Nous partons M et moi faire le grand tour de R, puis je dîne sobrement. Ragaillardi par la sieste, je saisis des livres en stock dans la soirée. On dirait qu’il est tard, mais le changement d’heure trompe.