Mardi 11 février 2025

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: mardi, février 11, 2025 Hit: 31

Je me lèvre frais et dispos, comme on pouvait le lire dans certains romans des années 30 aux années 50, par exemple. Je verrais bien cette expression dans un livre de Roger Vailland, que j’ai beaucoup lu plus jeune, ou Francis Carco, de même. Au sous-sol pour la corvée des colis. Nous vivons dans un nuage depuis hier, j’hésite à prendre le véhicule pour me rendre à la poste, mais je préfère braver la bruine et marcher, pour soulager mon dos, le détendre. Il se porte bien mieux néanmoins. La brume humide et collante ne porte pas au travail. A mon retour, je m’allonge pour lire Grothendieck. J appelle, me donne des nouvelles de M, en grande forme, me dit-elle. Je suis pris d’une forme d’ennui, d’une torpeur pesante. Sans allant donc, l’humeur à l’image grise du ciel, je m’attable devant le bureau. En soirée, je reçois un message, j’avais oublié la réunion du bureau de l’association. Je me connecte alors aussitôt. Puis je saisis encore deux livres signés par Patrick Modiano, dont Rue des boutiques obscures, prix Goncourt 1978. Sans plus d’entrain, je plonge dans les bas-fonds de la grotte pour y mettre de l’ordre. Je n’ai pas le courage de tailler dans la masse du stock récupéré de la foire de B, que j’avais commencé à trier et qui s’étale dans les couloirs, obstrue les passages. Sinistre journée.