Mardi 19 novembre

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: mardi, novembre 19, 2024 Hit: 5
Je me réveille peu avant 9h, me lève, me recouche et dors encore une heure. J’ai pourtant quelques colis à emballer puisque je suis rentré de P hier soir après quatre jours. La moisson de commandes n’atteint pas de hauts niveaux. A presqu’un mois des fêtes, elles ne décollent pas. Au sous-sol, dans mon atelier de confection de paquets, j’écoute Nick Cave et me remémore le concert grandiose de dimanche. P m’avait gentiment invité. Il se trouvait en petite forme. JP, qui se trouvait avec nous, est atteint d’une grave maladie, dont l’issue curative pourrait se décider dans les prochains jours. JP profitait de chaque moment, heureux et serein, mais on ressentait l’émotion de P, sa peine. Il me disait hier comme cette maladie lui rappelait les tristes mois de la maladie d’A. Je m’en retrouvais affecté pour lui, impuissant à réconforter mon ami, qui montre aussi des signes mélancoliques de temps qui passe ces derniers temps. A P, j’ai aussi passé du temps en famille, me suis promené dans les rues en ne manquant pas d’aller visiter les bouquinistes de la rue O et du boulevard P. Ils me reconnaissent maintenant, me montrent chaque fois de la sympathie. A la librairie solidaire que CM tient bénévolement une fois par semaine, j’ai trouvé l’édition originale des Particules élémentaires pour quelques sous. 
J’arrive à la poste avant la levée. Je m’acquitte de quelques messages et coups de fil pour des clients, parle au téléphone avec VLB au sujet de KZ, qui évite soigneusement de payer ses emplacements, aux manifestations de l’association. Nous penchons pour une sanction financière, auquel cas KZ n’aurait pas de raison de ne pas continuer. Je m’allonge pour lire mais m’endors. La tempête souffle au dehors, la toiture grince et un volet peut-être, une porte, claque quelques part contre le mur. Il est possible que l’année prochaine, j’achète cette maison. Je me réveille dans un rêve : M est blottie contre moi et, comme parfois, elle me fourre sa langue au creux de l’oreille. Je lis quelques pages alors, avant de dîner et de saisir quelques livres en stock. La solitude se ressent après ces jours passés à parler beaucoup.