Avant de partir déjeuner chez J, j’édite et emballe une partie de mes commandes. M, à mon arrivée, me fait une fête des grands jours. Je passe déposer des sacs en papier promotionnels pour les événements de l’association à BR à sa boutique de M. Nous parlons quelques minutes du salon. A E ensuite chez PM, où je procède au même don de sacs. Il en distribuera aux bouquinistes des marchés de la région. Il me cède ensuite deux caisses de livres de philosophie, essentiellement des livres de Jacques Derrida. Je déroge à une règle personnelle en acceptant de vendre les livres en dépôt en rétribuant PM au fur et à mesure des ventes. Ce dernier m’invite chez lui à boire un jus de fruit. Nous parlons de l’association, des événements futurs, nous inquiétons du retard enregistré dans l’organisation. De retour à la maison, je finis de préparer mes colis et travaille jusque tard le soir en écoutant une émission sur Emmanuel Kant. Je n’ai pas eu le temps de passer à la poste, mais il ne s’agit que d’un jour. Vendredi dernier, au matin, la postière, dont je connais le prénom, R (comme d’ailleurs celui de toutes celles qui tiennent le guichet de la poste) m’a parlé des violences conjugales qu’elle avait subies par le passé. Dans le bureau sans autre client que moi-même, émue, elle m’expliquait qu’elle avait réalisé un jour être une victime en regardant une émission de télévision sur le sujet. Depuis peu de temps seulement, elle osait sortir seule faire les courses, pour elle et sa fille lourdement handicapée, et dont elle m’avait déjà parlé. Il y a presque dix ans qu’elle avait quitté son mari. Elle disait que maintenant, elle se sentait libre et bien seule.