Ce jour ressemble au premier de l’automne, avec sa température fraîche, son ciel bas, blanc chargé de pluie. La lumière a décliné. Entre ce mercredi pluvieux de début juillet et aujourd’hui, le soleil d’été a brillé comme un feu brûlant. Il y eut la visite de N, d’AC et de D, quelques concerts à P, des sorties, des apéros entre amis et voisins, des promenades avec M. J’ai pu ranger le sous-sol et organiser la foire de B qui aura lieu à la fin du mois prochain. Il y eut ce jour de marché aux puces à R, avec AC, où je rencontrai E. Il m’acheta plus de 400 livres reliés, pour décorer un char de fête. Il y eut notre visite pour le livrer à R dans un domaine viticole, les dégustations. Les commandes tombaient, peu nombreuses toutefois, et je partais à G ou S déposer mes paquets, puisque la poste de R avait fermé ses portes pour le mois d’août. Il y eut l’émotion de F il y a quelques jours à peine, quand je vins chercher mon lot de timbres chez RC. Elle avait une larme au bord de l’oeil quand nous avons quitté sa maison. AC est repartie vendredi, un peu la mort dans l’âme à reprendre une année universitaire qui s’annonce difficile. J’étais ému de la voir s’éloigner vers la porte d’embarquement, après avoir produit un court bilan de ces journées passées ensemble, échangé quelques mots d’affection, ceux que les départs nous autorisent à dire. « C’est passé très vite cette année, tu n’étais pas très en forme, je trouve, pas comme l’an passé » me dit-elle. Pourtant, j’ai évité de trop boire, j’ai tenté de garder le lien avec les livres, sauf ce soir à M, de l’autre côté des montagnes, où j’ai compris qu’elle ne m’aimerait plus, plus comme dans le rêve passé. J’ai vidé une bouteille et me suis endormi, assommé, nu, au milieu du lit de ma petite location. J’avais attendu ces deux jours pendant des mois. AC s’est envolée au dessus de la mer, elle reviendra bientôt. Je suis finalement heureux de retrouver le silence de la maison. Le soir triste et humide porte à reprendre le fil des mots délaissés, après l’éclatant, aphone été.
Demain, je prendrai la route pour N et son salon de rentrée.