Je dors du sommeil du juste, M blottie contre moi et me réveille tard. Seulement un colis ce matin. Il semblait que les affaires reprenaient après un été infructueux, mais l’effet bénéfique de la rentrée sur les ventes retombe déjà. J’emmène M vers l’école et la gendarmerie, comme chaque matin quand elle est là. Il fait beau et doux après ces jours gris, les ouvriers travaillent dans les espaces verts. J’ai le temps de rentrer en stock quelques numéros de L’avant-scène théâtre avant de partir à C pour rencontrer M. B. Il habite au 14eme étage d’une tour avec une belle vue sur les montagnes. Beaucoup de livres de poche dans sa collection, quelques livres de philosophie et de littérature. Je trouve aussi le livre de Nick Cave, en double exemplaire, anglais et français. M. B ira voir son concert à Zurich à l’automne, alors que P m’a invité à la voir à Paris, avec son frère JP. Nous échangeons sur notre déception, après l’écoute du dernier album. Je propose un prix. M. B semble un peu déçu, résigné. Lui et sa femme, professeure d’anglais, m’entretiennent de la perte d’intérêt des jeunes pour la lecture, des réseaux sociaux. Je repars vers la zone nord, à la Fnac, où je prends en photo une chiffonnette de la marque Apple, sous son étui blanc, à 20€. Puis je redescends vers le sud, bredouille, et n’ayant pas même pensé à jeter un oeil sur le tableau des meilleures ventes de livres, qui me laisse souvent sinon pantois, désespéré. Je rejoins A et N dans leur librairie, plus humaine et amicale. Nous bavardons et plaisantons. La semaine dernière, A m’avait fait le récit de leur installation à C, de leurs difficultés. Cette confiance m’avait touché. Nous nous étions rejoints au G pour boire un verre en soirée. J’emporte avec moi le livre de Pierre Adrian Hotel Roma, et deux livres d’Alexander Grothendieck, publiés aux éditions du Sandre. De retour, j’emmène M en promenade dans la douceur du soir. Après un dîner frugal, je me remets à la saisie des numéros de L’avant-scène.
Quand trouverais-je le loisir de lire tous ces livres ? Puisque depuis quelques temps déjà, je me mets à entrevoir le temps qu’il me reste.