XH arrive vers midi. J’ai eu le temps de traiter mes commandes et de répondre à des messages. Amical et sympathique, XH a apporté deux parts de tarte aux pommes et une bouteille de vin, un très bon Côte du Rhône, dont nous ne buvons qu’un petit verre chacun en dégustant le reste de Khoresh Gheymeh préparé par S. Le métier de bouquiniste occupe nos conversations. XH me demande des conseils de gestion de stock, pour le travail sur internet et pour les marchés. Je lui montre les étagères à la cave, mon système de classement. Il est amusant d’être sollicité par des bouquinistes plus jeunes que moi, comme MR le mois dernier, venu lui aussi passer un moment à la maison. Mais XH et moi avons presque le même âge et peut-être davantage à nous dire. Nous nous entretenons aussi de nos jeunes années, du travail de sa compagne, d’actualités. Après son départ, je me demande si je n’ai pas trop parlé. J’emballe les quelques colis, peu nombreux encore, et remets ma visite à la poste au lendemain, poursuis ma lecture de l’histoire des Belhoumi par Stéphane Beaud. Le temps était ensoleillé et je ne serais pas sorti de la journée. J’ouvre la porte d’entrée, il flotte un parfum doux d’humus, une atmosphère humide et fraîche que l’on retrouve à la fin de l’été et au début de l’automne dans la paix du soir. Un épais silence couvre le son lointain de la circulation sur la route départementale. Mais j’évite ce qui pourrait sombrer en nostalgie facile, me remets à la saisie de stock. Je passe du temps à faire une demande de renouvellement de carte d’identité, puisque la mienne a expiré. Un site de vente me menace de suspension de compte si je ne leur fournis pas un numéro valide. Les délais, bien trop courts pour l’éviter, m’auraient accablé de stress par le passé. Je l’accepte aujourd’hui et j’envoie trois photos de ma promenade, prises par S samedi dernier, sur les hauteurs du M de l’autre côté de celui-ci vers les plaines où j’ai recommencé, et recommencé encore, ma vie.