Mercredi 27 mars

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: mercredi, mars 27, 2024 Hit: 68

Je parviens à reprendre un rythme plus orienté vers le matin. Je m’étais depuis deux jours levé plus tôt, ce qui a provoqué une meilleure fatigue dans la nuit. J’étais sorti avec M, que J m’a restituée, avant minuit. La belle journée se prolongeait au soir avec un ciel dégagé, une lune pleine et éclairante. La chouette hululait dans les grands pins d’une maison cossue au fond d’une impasse. J’avais peu d’allant hier, sans déprime, mais sans courage. Avant de dormir, j’ai fini de lire le beau livre de Caroline Lamarche Cher instant je te vois (le titre est un vers de S. Beckett), poétique et touchant. J’ai hésité puis commencé le livre de BG. Je n’arrive pas à croire que j’ai connu ce dernier toutes ces années sans lire ce livre. Il fut un temps où je perdais mon temps à pleurer, à penser ma fin prochaine, sans ne rien produire d’autre que le voeu d’en finir. Je n’imaginais pas qu’une vie puisse me convenir alors qu’elle ressemble probablement à celle-ci : je vends des livres pour acheter le temps à en lire, et ceux, aussi, de personnes que j’ai connues. A 16h, j’ai tout bouclé, colis et saisie de stock. Je pars pour K chercher des caisses de livres au dépôt et pousse vers M rejoindre J, qui partira demain pour quelques jours dans le sud donner un stage. Elle va mieux, me parle de la lecture difficile du livre de Neige Sinno, Triste Tigre. Nous dînons ensemble au restaurant japonais, tenu par des immigrés chinois. De retour, je saisis encore quelques belles revues d’Arts premiers, très bien éditées, avec de magnifiques photographies en couleurs.