M me tire soudainement d’un rêve plein du malaise de me sentir humain. Brutal retour à la réalité, plus rassurante, pleine des croyances qui rendent l’existence supportable. Je me suis endormi au milieu de la nuit, après que les inquiétudes et le passage en revue des mille choses à faire encore se soient éteints. Je trouve un message de XL qui n’a pas reçu mon colis rempli de catalogues du salon de C. Le colis semble égaré selon le transporteur. Une fâcheuse nouvelle puisque XL devait assurer la promotion du salon à P le week-end prochain. XH m’appelle. Nous glosons sur les décisions de l’Assemblée Nationale qui auront un effet concret sur nos revenus. Il me demande aussi des indications sur un site de vente. Je pars en promenade avec M, achève la corvée des colis avant le déjeuner. Après mon passage au relais et à la poste, je m’allonge pour me reposer et m’endors profondément. Le malaise revient, me poursuis, mais c’est au moment où je me réveille, brutalement aussi, que je m’en rends compte. M qui me léchait le visage. Mais non, elle dort dans son panier. La sensation persiste pourtant. 17h. Maman ne tarde pas à arriver avec DA et A, sa femme. Nous parlons de N, de son opération, les préoccupations des gens de leur âge. Maman m’a apporté deux livres, choisis par mon père, Hôtel Roma de Pierre Adrian, que j’ai déjà lu et le cahier de l’Herne sur Philippe Descola. Nous marchons vers la gare, d’où elle repartira pour P, accompagnés de M. DA et sa femme nous avaient laissés en famille. Je repars avec M vers la maison. Un monde se terminera avec eux, me dis-je, en marchant. J’avais abordé ce thème au téléphone vers KB jeudi dernier. Mon père m’a parlé également dans des termes proches au téléphone dimanche : le monde qu’ils ont connu depuis 50 ans se délite partout. Mais je me sens aussi du vieux monde et je me remémore une fois de plus Le Temps Retrouvé de Marcel Proust. De retour, j’échange avec RN à propos des dispositions que nous devrons bientôt prendre lui comme moi, dans nos activités. Je saisis des livres en stock en écoutant une émission sur Bob Dylan et les années qui le virent tourner le dos à la musique engagée et folk pour l’électriser.