Samedi 2 novembre

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: samedi, novembre 2, 2024 Hit: 46
Je me réveille avec M qui dort sous la couette. Nous nous sommes promenés dans la nuit et une brume épaisse et humide, vers 2h, le château sur le coteau s’en enveloppait comme un manteau. Nous n’avons croisé personne, j’ai alors retrouvé l’atmosphère des balades de nuit en hiver, avec une température encore douce malgré tout. AC m’avait appelé jusque tard. Plus tôt, J et E étaient arrivées en même temps que le soleil pour déjeuner la choucroute au saumon que j’avais préparée. Nous étions aussi allés marcher tous les quatre, par le pré en revenant par le cimetière, où je suis allé saluer les ancêtres. Il semblait que le soleil envoyait ses derniers feux de l’année. J buvait un thé devant la maison, la porte ouverte restée ouverte, nous bavardions gentiment, M faisait le gué au devant de la terrasse cabossée. 
Je repars avec M au matin dans la moiteur fraîche. J’emballe mes colis, avant de déjeuner le reste de choucroute et de faire un détour pour une course. Devant l’ordinateur ensuite pour saisir une fournée de livres. J’appelle P. Il a fêté son anniversaire avant-hier, je sens que l’âge qui avance lui pèse. Je m’allonge ensuite pour lire Grothendieck, m’assoupis vingt minutes. A nouveau, M et moi fendons le brouillard avant de partir à C, armés d’une bouteille de chablis. A et N nous accueillent avec le sourire. Un couple de leurs amis entrent, P-F et E, avec qui, A repartira, fatiguée et un peu souffrante. N, P-F et moi boiront la bouteille, au pied du rayon « écologie », avant que je  ne reparte, assez tôt, avant 21h. Parfois, l’on met du coeur à des journées mais elles nous reviennent banales et ternes comme le ciel aujourd’hui. 
AC devrait récupérer un colis chez elle renvoyé par un client pénible et indélicat. Ce genre d’individu aussi, ont le pouvoir d’assombrir les jours. Ils l’utilisent.