Vendredi 14 février 2025

Posted By: Gabriel Feret In: Journal d'un libraire On: vendredi, février 14, 2025 Hit: 24
J arrive peu avant midi avec M. Je me suis préalablement acquitté de la corvée de colis et j’ai pu saisir quelques livres en stock, dont des fascicules à propos de sommités suisses d’après-guerre, une collection intitulée « Trésors de mon pays ». J nous conduit à C, où nous déjeunons au restaurant habituel. Elle m’entretient de son travail, de ses relations, nombreuses, souvent décevantes, ce qui la porte davantage les derniers mois à se replier sur sa confiance en une poignée de personnes. Nous parlons aussi de notre inquiétude pour un monde incertain, bien que, chacun à notre place, nous estimions notre chance. M est installée sur mon manteau à nos pieds. Nous reprenons la voiture vers R. Je bois un café, J un thé. MD arrive à l’heure pour emprunter les deux transats qui rempliront la fonction de mobilier de décor, dans la pièce qu’il a mis en scène et dans laquelle J tient le rôle principal avec un ami. Elle repart peu après. M s’installe dans son panier, je finis de saisir mon lot de livres puis lis quelques pages, pars en balade avec elle sur nos itinéraires habituels.  C’est elle qui me guide. Au retour, j’ai tout loisir de trier, de ranger des livres au sous-sol. J’appelle P,  enthousiaste et volubile, après quelques jours à Dublin, accompagné de MF. Après dîner, je plonge à nouveau dans le ventre de la maison. J’en sors perplexe, à me poser encore ces questions sur la pertinence de ma participation à la foire de B, qui me prend beaucoup de temps. 
De lourdes questions me sont revenues hier soir en m’endormant. Je pensais comme J à prendre des distances avec certaines personnes. Mais finalement, à part quelques-uns, je me sens déjà si loin de tous.