Feux d'orée - morceaux

A la mort de son oncle Armand, le narrateur prend le train pour aller suivre l'enterrement... Reste avec nous est une œuvre déroutante. Rien n'y est simple. Ce texte qui possède tous les signes extérieurs du récit n'en est pas un. Ce poème qui s'ouvre constamment à l'illimité en se nouant sur lui-même n'est pas un poème. Ce texte dont des " citations " fixent l'armature n'a rien à voir avec la Bibliothèque de Babel. Mais la démarche complexe qui l'anime en fait aussi toute l'originalité, toute la richesse. Le narrateur ne fait pas de confidences (quand il en fait pourtant, le détachement de soi, l'acceptation de soi, la lucidité sur soi rendent la rencontre très aiguë). S'il nous est présent, c'est avant tout parce qu'il nous dit des choses devant les quelles il s'efface constamment. Ces choses apparaissent dans son monologue comme une présence obscure et évidente, qui n'explique rien, mais qui nous permet de saisir, tandis qu'il parle, son rapport avec le monde.